thanatopraxie

Thanatopraxie : une procédure de conservation

Dans la société moderne, une attention particulière est accordée à l’apparence, que ce soit au travail, à l’école ou simplement dans la rue, les individus sont focalisés sur l’aspect physique au détriment du reste. Ainsi, ce phénomène poursuit la personne même après la mort, et incite les pompes funèbres à ajouter à leurs service une nouvelle pratique appelée “la thanatopraxie”.

Qu’est-ce que la thanatopraxie ?

Il s’agit d’un terme qui englobe l’ensemble des soins effectués sur un défunt. Qu’il s’agisse d’injections et d’un simple maquillage, la thanatopraxie permet d’embellir le visage de l’individu décédé et de prévenir la dégradation de son corps, afin de lui donner une apparence présentable, ou autrement dit, une “apparence de vie”, mais pas seulement. Cette pratique permet également de préserver le corps de la décomposition naturelle, en particulier, dans les rituels où l’enterrement ne se fait pas tout de suite.

Quelle est l’utilité de la thanatopraxie ?

Certains qualifient la thanatopraxie de science et d’autres la considèrent comme un art, mais pour la famille du défunt, elle peut avoir une tout autre signification. En effet, celle ci permet de :

  • Aider les proches du défunt à faire leur deuil et ce, en leur présentant une dernière image de lui des plus agréables possibles.
  • Assurer la destruction d’un maximum d’infections présentes dans le corps du défunt.
  • Conserver le corps, ce qui est considéré comme une solution sanitaire dans le cas de rapatriement de corps vers son pays d’origine.

Comment se déroule la thanatopraxie ?

Devenue assez populaire au fil des années, la thanatopraxie est de plus en plus pratiquée et est proposée comme service par les pompes funèbres ou autres sociétés indépendantes du domaine. Ainsi, elle s’effectue selon deux principales étapes, à savoir la conservation et les soins somatiques.

Pour ce faire, les étapes de la procédure sont présentées comme suit :

  • Dans un premier lieu, le défunt est positionné sur la table avec un rehaussement de sa tête.
  • L’une des étapes initiales est de vérifier que le défunt est bel et bien mort et ce, à travers des tests classiques à l’instar de la vérification du poul, la réaction des yeux à la lumière ou encore la confirmation de la rigidité et froideur du corps.
  • Ensuite, le praticien doit déshabiller totalement le corps et lui enlever tous les effets personnels comme les bijoux et autres.
  • Une autre étape importante appelée “toilette mortuaire” consiste en le lavage du corps avec des produits désinfectants.
  • Par la suite, le thanatopracteur doit pratiquer un massage complet sur le corps du défunt et ce, dans le but de diminuer sa rigidité.
  • Au cours de la thanatopraxie, les yeux ainsi que la bouche de la personne décédée doivent demeurer fermés.
  • Suite à la préparation du corps, le praticien procède à une incision qui permet l’injection de quelques litres de produits à base de formol, dont l’objectif principal est de stopper l’évolution bactérienne et la destruction cellulaire.
  • La thanatopracteur procède ensuite à l’embaumement, qui est considéré comme la deuxième étape de conservation. Cette dernière consiste en l’injection de produits chimiques biocides dans les cavités du corps et cela suite à l’aspiration de l’ensemble des liquides présents dans les organes cavitaires du défunt.
  • Une troisième étape qui est généralement facultative vient s’ajouter aux deux précédentes de conservation, durant laquelle le professionnel doit stabiliser les parties sous-cutanées à travers une injection hypodermique.
  • À l’issue de l’étape de conservation, le thanatopracteur procède à un dernier nettoyage et séchage de corps après qu’il ait suturé et nettoyé les incisions qui ont servi lors des injections.
  • Une autre étape suit celle de la conservation, il s’agit de celle des soins de surfaces ou autrement dit “le maquillage”. En effet, à l’aide de cosmétiques adaptés, le praticien doit maquiller le visage et parfois même le corps afin d’offrir une apparence présentable aux proches du défunt.
  • La dernière étape de la thanatopraxie consiste en le rhabillage du défunt et la préparation de ce dernier pour le transport funéraire.

Où se pratique la thanatopraxie ?

Il s’agit d’une pratique qui nécessite l’utilisation de plusieurs instruments, à l’exemple de l’aspirateur ou la pompe péristaltique, et le thanatopracteur doit souvent se munir d’une valise de toilette mortuaire. Cependant, la thanatopraxie ne s’effectue pas tout le temps dans le cabinet du professionnel ou les chambres funéraires et mortuaires, elle peut également avoir lieu dans les cliniques, maisons de retraite et même souvent dans le domicile du défunt.

Que pensent les religions de la thanatopraxie ?

Bien qu’il s’agisse d’une pratique très ancienne et que dans certains cas comme les accidents, elle est même obligatoire, elle ne fait pas l’unanimité surtout d’un point de vue religieux.

Si la thanatopraxie est tolérée chez les chrétiens catholiques et protestants, elle ne l’est pas chez les orthodoxes. Tout comme chez les musulmans et les juifs, où elle est complètement interdite sauf dans le cas d’un rapatriement de corps où sa conservation est nécessaire. Ceci s’explique également par l’enterrement immédiat du défunt suite à sa mort dans les deux religions. Quant aux bouddhistes, ils refusent catégoriquement l’injection du formol et comme il s’agit d’une étape principale lors de la thanatopraxie, ils ne tolèrent pas non plus cette pratique.

Statut juridique et études de la thanatopraxie

Contrairement à ce qu’on croit, la thanatopraxie fait l’objet d’une formation diplômante spécifique, à l’issue de laquelle les thanatopracteurs obtiennent un diplôme d’état qui les autorise à pratiquer leur métier dans les agences de pompes funèbres ou bien en profession indépendante. Qui plus est, cette pratique, qui est considérée comme barbare par certains, est réglementée par la loi, en particulier dans le cas d’un transfert qui dépasse les 24 heures suite au décès du défunt. Ainsi, la formolisation est même obligatoire dans certains pays si la distance de transfert est supérieur à 600 km. Toutefois, elle peut simplement être effectuée à la demande des proches de la personne décédée.

Une pratique dangereuse ?

Bien que son utilité ait clairement été prouvée au fil des années et qu’elle se soit popularisée chez les particuliers, elle reste quand même assez dangereuse, en particulier pour les thanatopracteurs, des praticiens qui se trouvent trop souvent exposés à des substances chimiques.

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